France : Sarkozy ne voit rien d’immoral dans le vote FN

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Par Claude Canellas

ROCHEFORT, Charente-Maritime (Reuters) – Nicolas Sarkozy, qui défend depuis le premier tour des régionales sa stratégie consistant à ne pas trancher entre le Front national (FN) et la gauche, a jugé mardi que le vote en faveur de la formation d’extrême droite n’avait rien d’immoral.

Lors d’un meeting de soutien à ses candidats en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, le président du parti Les Républicains (LR) a dit avoir pris « en conscience » la décision de ne pas retirer, ni fusionner ses listes dans les régions où le FN est en mesure de l’emporter au second tour, dimanche.

« Le vote FN n’est pas immoral », a lancé Nicolas Sarkozy lors de cette réunion à Rochefort (Charente-Maritime). « Le vote FN n’est pas un vote contre la République », a-t-il également affirmé.

Après avoir évoqué les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, l’ancien président de la République a repris des thématiques susceptibles de séduire l’électorat du parti de Marine Le Pen.

Il a notamment assuré que, s’il avait soutenu l’état d’urgence, l’assignation à résidence et la déchéance de nationalité, il n’était pas question pour autant de taire toute critique à l’égard du gouvernement.
« Un pays qui se tait est un pays qui meurt », a-t-il jugé sous les applaudissements.
« La France n’en peut plus de colère, d’exaspération, d’angoisse. (…) Le peuple de France se demande si la France de toujours restera la France », a ajouté le président des Républicains.
[quote]LA RURALITÉ SE SENT ABANDONNÉE[/quote]
Toujours le regard tourné vers sa droite, Nicolas Sarkozy a affirmé qu’il avait été « le premier à parler des racines chrétiennes de la France », à dire que « les Français en ont assez qu’un groupe de voyous fasse régner la terreur dans certains quartiers » et que « la ruralité se sent abandonnée ».
La stratégie de Nicolas Sarkozy ne fait pas l’unanimité dans son camp puisque les centristes, ainsi que l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin et Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux de LR, ont exprimé leur désaccord.
A Rochefort, Nicolas Sarkozy a également défendu l’alliance pour ces régionales avec les centristes de l’UDI et du Modem.
[quote]J’ai voulu l’union parfaite dans toutes les régions de France[/quote], a-t-il dit à l’attention de ses alliés, indiquant que faire des différences entre les régions en fonction des résultats était « un problème de boutiquier ».

« On a fait l’union pour diriger les régions mais cette union d’aujourd’hui doit être l’union de demain », a-t-il ajouté.

Dimanche dernier, la liste de droite et des centristes conduite dans le Sud-Ouest par Virginie Calmels est arrivée en deuxième position (27,2%) derrière celle menée par le président socialiste sortant en Aquitaine, Alain Rousset (30,4%), et devant celle du FN (23,2%).

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