Alexandre Michelin prend les rênes de Spicee qui se rêve en « Vice » à la française

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L’ex-patron de Microsoft MSN Europe et ancien candidat à la présidence de France Télévisions devient directeur général du site français de vidéo.

Alexandre Michelin, l’ex-patron de Microsoft MSN Europe qui avait brigué au printemps la présidence de France Télévisions , change de vie. Il sera officiellement nommé le 14 décembre directeur général du pure player français Spicee. La start-up, qui se rêve en Vice payant à la française, a fait le pari d’un site 100 % vidéo.

La mode en Ukraine malgré la guerre, l’immigration en Australie et ses camps de la honte, une semaine d’immersion au sein de Daesh, 48 heures de la vie du DJ Agoria ou le trafic de Captagon, la drogue des djihadistes, en Syrie : voilà le type de documentaires vidéo que propose le service.

Du grand reportage en format de 5, 15, 30 ou 52 minutes (en fonction du temps dont disposent les internautes), des contenus à 90 % originaux, des sujets chauds ou décalés, parfois refusés par les grandes chaînes de télé dont la plate-forme veut se différencier.
Un abonnement à 9,90 euros par mois
Alexandre Michelin arrive à la tête de la start-up, créée par Jean-Bernard Schmidt, Antoine Robin et Bruno Vanryb, à un moment clé de son histoire. La société a déjà procédé à une première levée de fonds d’un million d’euros, qui est en train de s’achever – Marc Simoncini et Xavier Niel sont tous deux au capital.

Premier défi : asseoir une démarche misant résolument sur le payant. « Le succès du mook XXI, du chanteur Stromae, du site Mediapart ou du journal Le Un  montre que parier sur l’originalité, la qualité et le premium, ça marche  : les gens acceptent de payer pour accéder aux contenus », explique Alexandre Michelin. Le service est proposé sur abonnement pour 9,90 euros par mois ou à l’acte pour 2,50 euros.

Depuis son lancement en juin, 800 personnes se sont abonnées et 5.000 ont payé à l’unité. Un mix jugé encourageant par Alexandre Michelin, qui ne s’attendait pas à voir autant d’achats au détail. « 40 % de nos clients ont moins de 25 ans », précise-t-il. La publicité ? « On ne s’interdit rien pour l’avenir, mais pour l’instant la priorité, c’est de créer notre communauté d’utilisateurs ».

80 journalistes dans le monde

Le modèle économique est original. Spicee n’est pas seulement une plate-forme de distribution, c’est aussi une société de production, associée à l’agence de presse Babel (5 bureaux dans le monde et 80 journalistes, « ce qui permet de faire remonter les sujets », souligne Alexandre Michelin). La société fait aussi de la syndication de contenus, en revendant certains des reportages qu’elle a achetés ou produits à des chaînes de télévision.

« Cette activité doit nous permettre de tenir le choc tant que nous n’avons pas atteint la taille critique en nombre d’abonnés », précise Alexandre Michelin, qui situe ce cap au-delà des 25.000 abonnés. Il faut aussi tenir le rythme en termes de contenus nouveaux pour justifier l’abonnement : 40 heures de contenus originaux sont actuellement disponibles, trois sujets frais venant s’ajouter à l’offre chaque semaine.

Deuxième défi à relever pour Spicee, qui emploie aujourd’hui une dizaine de personnes : l’international. La start-up a déjà dans son viseur le Maroc et les pays scandinaves ou encore le Mexique, avec bientôt une version espagnole et une version anglaise.

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