Allemagne-Argentine, un amical au parfum de finale de Mondial
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Allemagne-Argentine, l’affiche de trois finales de Coupe du monde (1986, 1990 et 2014)! Les deux nations se retrouvent mercredi à Dortmund pour un amical où les sélectionneurs continueront de roder des équipes en plein renouveau, en l’absence de Lionel Messi suspendu.
En finale au Brésil en 2014, l’Allemagne l’avait emporté 1-0. Depuis, l’Albiceleste a perdu deux finales de Copa America, et quitté sans gloire le Mondial-2018 en 8e de finale. La Mannschaft, elle, a subi une humiliation en Russie, éliminée pour la première fois de son histoire au premier tour après une défaite 2-0 contre… la Corée du Sud!
Actuellement, ces deux géants du foot (six Coupes du monde à eux deux) suivent des chemins parallèles, Joachim Löw pour l’Allemagne et Lionel Scaloni pour l’Argentine se sont lancés dans une vaste opération de renouvellement des cadres.
Côté allemand, aucun des héros de 2014 (vainqueurs du Brésil 7-1 en demi-finale) ne devrait être titulaire mercredi.
Depuis la Bérézina russe, Löw a coupé des têtes, parfois sans ménagement: En moins d’un an, Özil, Khedira, Müller, Boateng ou encore Hummels ont perdu leur place.
Les seuls titulaires rescapés de l’aventure brésilienne sont Manuel Neuer et Toni Kroos. Mais le gardien du Bayern laissera mercredi la place pour un soir à Marc-André ter Stegen. Et le milieu du Real Madrid est forfait sur blessure. Julian Draxler et Matthias Ginter, remplaçants au Brésil, sont également indisponibles.
Longtemps critiqué pour son conservatisme et sa loyauté aveugle envers ses vieux grognards, Joachim Löw, face aux mauvais résultats, a fini par donner sa chance à une nouvelle génération. Les stars de demain sont issues d’une exceptionnelle cuvée 1995/96: les défenseurs du Bayern Munich Joshua Kimmich et Niklas Süle, de même que leur intenable coéquipier Serge Gnabry, sont les plus en vue, avec Leroy Sané, le flamboyant attaquant de Manchester City actuellement blessé.
Contre l’Argentine, l’équipe sera cependant privée de douze joueurs désormais régulièrement appelés, dont le buteur de Leipzig Timo Werner et le Parisien Thilo Kehrer.
Marco Rojo, s’il est titularisé, sera probablement le seul participant de la finale 2014 sur la pelouse à Dortmund. Car l’Albiceleste est elle aussi engagée dans un processus de rénovation quasi-total.
Mais contrairement à l’Allemagne, qui a confié la tâche à son entraîneur historique, l’Argentine se repose sur Lionel Scaloni, qui n’a jamais entraîné ni sélection ni même équipe de première division.
Le technicien a pourtant reçu l’adoubement de Lionel Messi: « Il a des idées claires et il sait les transmettre, il est facile à comprendre (…) et sait gérer les joueurs ».
Mercredi, le quintuple ballon d’or ne sera pas sur le terrain, suspendu jusqu’à début novembre après ses propos hostiles à la Conmebol pendant la Copa America. Et comme Löw, Scaloni devra se passer de plusieurs cadres: les joueurs de River et Boca, qui jouent les demi-finales de la Copa Libertadores, sont restés avec leurs clubs, et le milieu du Racing Matia Zaracho, l’un des jeunes talents de l’équipe, blessé.
Les porteurs d’avenir sont Nicolas Tagliafico (Ajax), Matias « Monito » Vargas (Espanyol Barcelone) ou encore Lautaro Martinez (Inter). Ils seront probablement encadrés à Dortmund par les « anciens » Nicolas Otamendi (Manchester City), Angel Correa (Atletico) et Paulo Dybala (Juventus).
Au-delà du renouvellement des hommes, l’essentiel pour Scaloni est surtout de rendre à son groupe un esprit collectif qui semble lui avoir beaucoup manqué depuis la Coupe du monde 2014. « Nous donnons le sentiment que nous sommes une équipe, c’est important », se félicite-t-il, « chacun est prêt à donner sa vie pour ses coéquipiers et pour jouer dans cette sélection ».
Une simulation de « finale du Mondial » ne pourra qu’ajouter à la motivation de cette jeune garde.