Après le scandale John Ashe, l’ONU veut une meilleure surveillance financière
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L’ONU a recommandé mardi une série de réformes pour améliorer la transparence financière au sein de son Assemblée générale, qui laisse grandement à désirer, à la suite d’accusations de corruption contre un ex-président de l’Assemblée.
John Ashe avait été inculpé en octobre dernier de fraude fiscale par les autorités américaines. Elles le soupçonnent d’avoir accepté plus d’un million de dollars de pots-de-vins d’un réseau chinois.
Ex-ambassadeur d’Antigua-et-Barbuda auprès des Nations unies, il avait présidé la 68e session de l’Assemblée entre septembre 2013 et septembre 2014.
Conscient des dégâts pour l’image de l’ONU, son secrétaire général Ban Ki-moon avait immédiatement nommé un groupe de travail pour tenter de faire le ménage. Leur rapport, publié mardi, sera examiné par l’Assemblée le 7 avril.
Après enquête, ils sont « d’avis que les faits reprochés (à M. Ashe) se sont produits dans un contexte marqué par des lacunes et des zones d’ombre considérables dans les dispositions régissant les activités du président et du Bureau » qui l’assiste.
« Malgré sa grande visibilité, le Bureau était caractérisé, dans de nombreux aspects de son fonctionnement, par un manque de transparence et de responsabilité », ce qui « pose un risque pour l’organisation ».
Le rapport ne se prononce pas sur le cas précis de John Ashe mais il recommande une vingtaine de mesures pour mieux encadrer les activités du président et du Bureau.
Le président, élu chaque année, n’est pas fonctionnaire de l’ONU et n’est donc pas soumis aux règles de l’institution.
Ses activités, notamment ses voyages, sont en principe financées par un fonds géré par l’ONU. Mais il peut aussi recevoir directement de l’argent et des dons en nature d’Etats membres, d’organisations non gouvernementales ou de fondations.
Ces contributions « se font au cas par cas et à la seule discrétion du président » et il n’y a de système en place pour les déclarer à l’Assemblée.
« Ainsi, un grand nombre de contributions en nature, qui ne laissent aucune trace officielle, sont fournies directement au président et au Bureau par les bailleurs de fonds », note le rapport.
L’Assemblée ne connait pas non plus « le niveau total des ressources humaines mobilisées par le président ».
Les nouvelles règles, si elles sont entérinées par l’Assemblée, l’obligeront à rendre compte de son travail et de ses voyages régulièrement, à faire un bilan de ses avoirs avant et après son mandat et à révéler toute contribution extérieure.