Corinne Lepage : « La question se pose de savoir si la France est encore un Etat de droit »
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Lawyer of civil parties Corinne Lepage attends the so-called Xynthia appeal trial on November 18, 2015 at the Poitiers courthouse, on the responsabilities of the Xynthia storm that battered the West Coast of France in 2010, killing 29 people. AFP PHOTO / GUILLAUME SOUVANT (Photo by GUILLAUME SOUVANT / AFP)
Alors que se tient la grande consultation nationale, les instruments mêmes du débat public sont en train d’être déconstruits ou sont programmés pour l’être, dénonce l’ancienne ministre de l’écologie dans une tribune au « Monde ».
» Nous avons été nombreux à nous réjouir, quelles que soient les faiblesses congénitales de l’organisation du grand débat, qu’une véritable réflexion impliquant le plus grand nombre de nos concitoyens puisse se mettre en place. A l’heure qu’il est, nul ne sait, sauf peut-être le président de la République, comment s’achèvera ce débat et sur quelles sortes de propositions, qu’elles soient organisationnelles ou de fond, il débouchera.
Mais le malheur veut que, « en même temps », tous les instruments du débat public soient progressivement déconstruits ou programmés pour l’être. Ainsi, nous sommes dans cette situation paradoxale dans laquelle au moment même où toute la communication publique est centrée sur le grand débat, les efforts du législateur et des acteurs du débat public en France sont en passe d’être anéantis.
Rappelons tout d’abord que la France n’est pas une île déserte et qu’elle est, jusqu’à preuve du contraire, tenue par les engagements internationaux et communautaires qu’elle a pu prendre. Parmi ceux-ci figurent les conventions d’Espoo et d’Aarhus, lesquelles protègent précisément les droits des citoyens à l’information, à la participation et à l’accès à un juge. De plus, de nombreuses directives communautaires exigent la participation du public, et mieux encore – hérésie pour la haute administration française – la prise en compte de cet avis.
Or, une série de décisions ou de projets, qui n’ont pas passé les radars du grand public et notamment des « gilets jaunes », viennent précisément anéantir ce qui avait pu être construit depuis vingt-cinq ans.
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