Déraillement du train de l’ONCF: le procès du conducteur ajourné
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Le procès du conducteur du train qui a déraillé et fait sept morts et 125 blessés mi-octobre a débuté mardi à Salé, avant d’être immédiatement ajourné. L’accident s’était produit le 16 octobre au niveau de la commune de Sidi Bouknadel.
« L’excès de vitesse » du train, qui a atteint les 158 km/h à l’endroit de l’accident au lieu de la limite maximale autorisée de 60 km/h, est « la cause du déraillement », avait affirmé le parquet quelques jours après le drame.
Gravement blessé, le conducteur a été déféré en état d’arrestation devant le tribunal de première instance de Salé pour « homicide et blessures involontaires ».
Son procès s’est ouvert mardi, avant d’être immédiatement ajourné au 13 novembre, a-t-on appris auprès de proches et de source syndicale. Ses avocats ont notamment demandé sa remise en liberté, une requête à laquelle le tribunal ne s’est pas prononcé. Peu avant le début du procès, quelques dizaines de personnes ont organisé un sit-in devant le tribunal pour appeler à sa libération, refusant qu’il soit désigné comme « bouc-émissaire ».
Le syndicat des cheminots affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT) a exprimé lundi son « soutien inconditionnel » au conducteur, appelant la direction de l’Office national des chemins de fer (ONCF) à « assumer ses responsabilités ». »Nous appelons à sa libération, à l’annulation des poursuites et à ce que le dossier soit traité selon le droit du travail et non selon le code pénale », a dit mardi à l’AFP le secrétaire général de ce syndicat, Youssef Ouassissou.
Le procès a débuté alors que les conclusions de l’enquête, menée par la gendarmerie royale, soulèvent des questions dans la presse locale.
Un enregistrement vidéo, pris par une caméra installée à l’avant du train, a été effacé par « inadvertance », selon ces conclusions dévoilées par le site d’information Médias 24.
Un autre déraillement a par ailleurs été évité de justesse peu avant l’accident, à quelques kilomètres de là, selon la même source, qui pointe du doigt des « lacunes au niveau de la sécurité ferroviaire ».