Espagne : qui pourrait gouverner avec qui, après les élections législatives ?

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Les négociations sont ouvertes. À l’issue des élections législatives de dimanche 20 décembre en Espagne, les deux formations politiques traditionnelles, les conservateurs du Parti populaire (PP) et les socialistes du PSOE, ont perdu un très grand nombre de voix au profit des nouveaux partis anti-austérité et anticorruption, Podemos et Ciudadanos. Arrivé en tête, mais sans majorité absolue, c’est au PP de Mariano Rajoy que revient la responsabilité de former un gouvernement, mais l’arithmétique des alliances s’annonce très compliquée.

La Constitution prévoit que le roi d’Espagne désigne le candidat chargé de former un gouvernement qui doit être investi par la chambre. Pour ce faire, ce candidat doit obtenir la majorité absolue au Parlement, soit 176 sièges sur 350. En cas d’échec, l’investiture est possible à la majorité simple, quarante-huit heures plus tard. Mais à ce stade des négociations, quji ne font que commencer, Mariano Rajoy ne l’obtiendrait pas non plus.

Aucun bloc n’obtient la majorité absolue

Aucun parti et aucun bloc, de droite comme de gauche, n’a obtenu la majorité absolue dimanche soir :

  • le PP, s’il s’alliait par exemple avec le libéral Ciudadanos, n’aurait que 163 sièges.
  • un bloc PSOE-Podemos n’obtiendrait que 159 sièges. Cependant, les soutiens des petites formations régionales séparatistes de Catalogne, du Pays basque et des îles Canaries, pourraient permettre à un bloc de gauche d’atteindre la majorité absolue.
  • Une autre configuration serait une alliance « tripartite » de Podemos et Ciudadanos avec les socialistes (199 sièges) pour imposer un « changement » au gouvernement, mais il s’agit d’un scénario compliqué, Ciudadanos ayant écarté l’idée d’une alliance avec les deux partis traditionnels.

Les chances de Rajoy sont minces

Au pouvoir depuis 2011, les conservateurs ont remporté 123 sièges sur 350 au Parlement, soit 63 de moins qu’il y a quatre ans. « Je vais tenter de former un gouvernement », a toutefois indiqué Mariano Rajoy, le chef du gouvernement sortant à ses partisans rassemblés devant le siège du PP dimanche soir.

Lundi, il a réitéré son offre de dialogue aux partis prêts à défendre l’unité du pays et sa place en Europe en vue de former un gouvernement. « L’Espagne ne peut pas se permettre une ère d’incertitude politique », a déclaré Mariano Rajoy, précisant qu’il tendrait la main aux formations défendant l’unité de l’Espagne, son ordre constitutionnel ou encore ses engagements européens.

Lors de la première session d’investiture, attendue en février, il ne pourra pas obtenir la majorité absolue des voix, nécessaire pour approuver son gouvernement. Lors de la deuxième, il aura beaucoup de mal à trouver le soutien d’autres forces politiques, qui font savoir petit à petit qu’ils bloqueront son investiture.

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