France, la dérive : Jeunes français humiliés à Mantes-la-Jolie

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Les images de dizaines d'enfants et adolescents agenouillés après leur arrestation par la police ont effaré la classe politique.

Des responsables politiques ont vivement fait part de leur indignation et de leur dégoût après la diffusion sur les réseaux sociaux ce jeudi 6 décembre dans la soirée d’une vidéo montrant des dizaines de jeunes agenouillés après leur arrestation par la police en marge d’une manifestation lycéenne en France.

Sur ces images tournées à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, et dont l’Agence France Presse a pu confirmer l’authenticité, on distingue nettement des dizaines d’enfants et d’adolescents agenouillés, les mains derrière la tête ou attachées dans le dos, certains le visage contre un mur, encadrés par des policiers dans le jardin d’un pavillon et dans une maison associative par quelque 70 policiers mobilisés pour cette opération.

Ce jeudi, 148 personnes, dont le plus jeune est âgé de 12 ans seulement, ont été interpellées devant un lycée de la ville pour « participation à un attroupement armé » après des heurts et dégradations, a indiqué à l’AFP le commissaire de la ville, assurant vouloir ainsi « interrompre un processus incontrôlé ». Ces arrestations ont eu lieu après de nouveaux incidents à proximité du lycée Saint-Exupéry, où deux voitures ont été incendiées jeudi et où des heurts ont éclaté avec la police, a constaté la journaliste de l’agence.

Une scène dénoncée par plusieurs élus, beaucoup accusant le gouvernement d’avoir trop tardé à apaiser les tensions qui secouent le pays avec la crise des gilets jaunes. L’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot a été une des toutes premières à réagir: « Il faut dire les choses posément mais fermement: ce qui s’est passé avec les lycéens de Mantes-la-jolie -ces scènes dont il existe de nombreuses photos et vidéos- est simplement intolérable ».

« Cela n’est pas la République »

« Que penser d’un pouvoir qui traite ainsi sa jeunesse? Qu’il ne tient que par la force des matraques. Qu’il n’a plus d’avenir. Qu’il est à l’agonie », a réagi le député proche de la France insoumise François Ruffin, tandis que certains de ses camarades dénonçaient pèle-mêle des images dignes d’une « dictature militaire » et d’un « État policier ». « Inacceptable d’un point de vue humain et démocratique », s’est indignée pour sa part la députée Clémentine Autain. »Glaçant, inadmissible. Cela n’est pas la République. La jeunesse Française humiliée. Mais que cherche le pouvoir sinon la colère en retour? », a mis en garde l’ancien candidat à la présidentielle et fondateur de Génération.s Benoît Hamon.
À l’autre bout du spectre politique, le député du Rassemblement national Gilbert Collard a réagi à ces images en estimant que « voilà où nous mènent Macron et l’obstination de son gouvernement. »
L’ancien ministre de Nicolas Sarkozy, Thierry Mariani, favorable à un rapprochement avec le Rassemblement national, a lui souligné l’image désastreuse que renvoyait cette séquence à l’international: « Je soutiens nos forces de l’ordre qui vivent des moments difficiles à cause d’un président qui n’écoute pas les Français, mais imaginez l’impact de ces images à l’étranger… »

Environ 280 lycées et collèges en France ont été de nouveau perturbés ce jeudi, dont 45 bloqués, et plusieurs incidents ont été recensés, conduisant à plus de 700 interpellations au total. « On est sur des chiffres à peu près similaires aux jours précédents », a indiqué dans la journée à l’AFP le ministère de l’Éducation nationale. « Selon les établissements, les situations sont très hétérogènes, entre les blocages totaux, partiels, les barrages filtrants, des feux de palettes… ».

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