France : L’enseignement de l’arabe va disparaître
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C’est la fin d’un dispositif ancien et très décrié : les enseignements de langue et de culture d’origine (ELCO), assurés par des maîtres étrangers. La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a glissé à plusieurs reprises ces dernières semaines son intention d’y mettre un terme, au motif qu’ils ne véhiculent pas un « enseignement linguistique de qualité » et enferment les élèves dans une « logique d’entre soi ». Noyée dans le débat sur les sections bilangues et celui sur la laïcité à l’école, l’annonce est passée quasiment inaperçue.
Et pourtant, dès la rentrée 2016, les ELCO seront progressivement transformés en sections internationales à l’école primaire, comme il en existe déjà une petite centaine sur le territoire. Les élèves de ces sections suivent certains enseignements en langue étrangère, pour lesquels ils sont regroupés en dehors de leur classe.
Une page se tourne pour les ELCO dont l’origine remonte à l’après- « trente glorieuses ». Régis par des conventions signées entre 1973 et 1986 entre la France et huit pays partenaires, ces enseignements visaient au départ à permettre aux enfants de migrants de maintenir un lien avec leur pays d’origine et à faciliter leur éventuel retour. Les pays d’origine recrutent les maîtres et les paient. Aujourd’hui, ils sont 850 professeurs en exercice – algériens, croates, espagnols, italiens, marocains, portugais, serbes, tunisiens et turcs. Près de 80 000 élèves suivent des ELCO à l’école primaire – 5 000 au collège –, à raison d’une à trois heures par semaine.