Jerada: heurts entre forces de l’ordre et manifestants

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Neuf personnes ont été interpellées mercredi à la suite de heurts entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait des blessés dans la ville minière de Jerada, indique un communiqué du ministère de l’Intérieur. Ce communiqué fait état « de cas de blessures, dont certaines graves, parmi les forces de l’ordre obligées d’intervenir pour disperser un sit-in non autorisé à Jerada ».

il nous informe également que des « éléments cagoulés (…) ont provoqué les forces publiques les attaquant avec des jets de pierres. Ces forces ont été obligées d’intervenir, en coordination avec le parquet compétent, pour disperser cette manifestation ».
Selon la même source, des « manifestants ont incendié cinq voitures des forces publiques et occasionné d’importants dégâts matériels » et « neuf personnes ont été interpellées et seront déférées devant la justice ».

 »En dépit de la décision émise le 13 mars 2018 par les autorités locales de la province de Jerada au sujet de l’interdiction de toutes les formes de protestation non-autorisées, des groupes d’individus, en violation de cette interdiction, ont organisé, mercredi, un sit-in aux abords des puits abandonnés près du lycée Al Fath, au cours duquel des éléments cagoulés, dans une démarche de pure escalade, ont provoqué les forces publiques les attaquant avec des jets de pierres. Ces forces ont été obligées d’intervenir, en coordination avec le parquet compétent, pour disperser cette manifestation », souligne la préfecture de la province de Jerada dans un communiqué.
La mort accidentelle, fin décembre, de deux mineurs dans un puits désaffecté de charbon, suivie depuis de deux autres décès accidentels, a mobilisé la population de Jerada qui s’est paupérisée depuis la fermeture de mine de charbon à la fin des années 1990. De grandes manifestations pacifiques ont demandé des « alternatives économiques » à l’extraction clandestine de charbon, seule activité locale.
Un plan d’action économique proposé par le gouvernement avait permis une accalmie mais des manifestants sont redescendus dans la rue fin février pour demander des « réponses concrètes ».
La tension est montée d’un cran le weekend dernier après quatre arrestations parmi les activistes. Mardi, le ministère de l’Intérieur avait promis « des réponses fermes face aux agissements et comportements irresponsables ». La préfecture de Jerada a ensuite décidé d’interdire « toute manifestation illégale » dans la province à compter de ce mercredi.

« Les forces publiques maintiendront les mesures visant la protection de la sécurité et de l’ordre public », a rappelé mercredi soir le ministère de l’Intérieur.

Des informations au compte-goutte et beaucoup d’intox
Sur les réseaux sociaux, des activistes locaux de leur côté ont accusé les forces de l’ordre d’avoir chargé des manifestants. Des vidéos diffusées mercredi sur les réseaux sociaux ont montré des face-à-face tendus, alors qu’un nouveau sit-in était organisé dans cette ville économiquement sinistrée depuis la fermeture de ses mines à la fin des années 1990.

Des médias locaux ont fait état de blessés après ces heurts. Les autorités n’ont pas publié de bilan.

D’ailleurs, un communiqué diffusé par le parquet souligne que « certaines pages sur le réseau social « facebook » ont publié des photos d’individus blessés dans différents actes criminels et d’autres relatant des faits qui ont eu lieu dans certaines régions du Moyen orient, et qui sont présentés de façon mensongère comme étant des actes de violences perpétrés par les éléments de la force publique dans la province de Jerada », souligne le ministère dans un communiqué.
« Eu égard à la gravité de ces actes et de ces allégations fallacieuses qui sont de nature à induire en erreur l’opinion publique, à porter atteinte au sentiment de sécurité des citoyens et à susciter leur inquiétude, les autorités judiciaires compétentes ont été saisies pour l’ouverture d’une enquête afin d’identifier les individus impliqués dans la propagation de ces allégations et d’établir les conséquences juridiques de ces actes », précise la même source.

Récit de l’affrontement

Quelques heures après la publication du communiqué du ministère de l’Intérieur prévenant qu’il est « habilité à interdire des manifestations illégales » à Jerada, des dizaines de mineurs ont entamé mercredi, à partir de 7 heures du matin, un sit-in ouvert dans les puits clandestins de charbon (descenderies) situés non loin du quartier F5 (Village Youssef) dans la périphérie de la ville. Le sit-in des mineurs a été soutenu par des habitants rassemblés tout autour des puits. Les mêmes sources indiquent que les forces de l’ordre, composées d’éléments de la gendarmerie royale et des Forces auxiliaires, sont intervenues.

 

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