La défense de Bouachrine décline ses arguments
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Lors de sa première sortie médiatique officielle, le comité de défense de Taoufik Bouachrine a révélé que plusieurs irrégularités entachent la procédure légale entreprise à l’encontre de leur client, et a profité de l’occasion pour appeler l’opinion publique au respect du principe de la «présomption d’innocence» de son client.
Au cours de ce point de presse tenu le mardi 27 février au siège du Parti Marocain Libéral, l’avocat Abdessamad Idrissi et ses collègues ont tenu à répondre exhaustivement aux charges portées par le procureur général près la Cour d’appel de Casablanca. « Je tiens à préciser que Bouachrine n’a pas été pris en flagrant délit. Et du coup il ne devrait pas être présenté directement devant la Chambre criminelle », a d’emblée scandé Me Idrissi, avant de pointer du doigt le refus du parquet général d’ordonner « une confrontation entre son client et les plaignantes ou les présumées victimes». La procédure a été également l’objet de virulentes critiques de la part de la défense de Bouachrine, qui avancent que la perquisition et la saisie ont été menées « sans une autorisation écrite de la part du parquet général et sans l’aval du concerné ».
De même, le bâtonnier Mohamed Ziane a dénoncé la décision du parquet de renvoyer le dossier directement à l’audience, fixée au 8 mars prochain, arguant qu’il n’a pas ce « droit ». « La loi l’oblige à passer par l’instruction », s’est-il écrié, en y percevant même une atteinte aux droits de la défense, une telle mesure ne se justifiant que dans les cas de flagrant délit ou lorsque le dossier est prêt.
Ayant visité Bouachrine à la prison Aïn Borja, Me Idrissi a annoncé que ce dernier est « interdit d’écrire » et n’a pas droit de sortir de sa cellule, et que son lit n’est pas doté d’un « oreiller ».
Un autre point relevé par le comité de défense est celui de son incapacité d’accéder aux vidéos citées dans le communiqué du parquet général en date du 26 février. Désireux de les visionner, « nous étions face à des feuilles seulement », précise Me Idrissi qui s’est interrogé sur l’existence même de ces vidéos. De même, les caméras perquisitionnées au siège de la publication « Akhbar Al Yaoum » forment une zone d’ombre dans ce dossier car selon Me Idrissi indiquant que son client a «refusé de signer les procès-verbaux» les concernant.
Concernant l’avenir médiatique du groupe que dirige le détenu, il ne serait pas en danger selon l’avocat, qui a déclaré que «Bouachrine compte confier la direction de publication des deux supports à une personne qui bénéficie de sa confiance».