« La Gommeuse » de Picasso vendu pour 67,45 millions de dollars à New York

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Un rare Picasso de la période bleue de l’artiste, qui cache une seconde œuvre sur le revers de la toile, s’est vendu pour 67,45 millions de dollars, jeudi 5 novembre, à New York lors d’une enchère par la maison Sotheby’s.
La Gommeuse est un nu d’une artiste de cabaret, à la forte charge érotique. Peinte en 1901 alors que Picasso n’avait que 19 ans, cette toile pouvait à elle seule prétendre à de belles enchères. Mais c’est le revers du tableau qui montre un ami de Picasso en lutin jaune, nu et urinant coiffé d’un turban rouge et blanc, qui fait de cette pièce une œuvre très rare.
Cette vente est aussi une fort belle affaire pour le milliardaire américain Bill Koch, qui avait acheté l’œuvre pour 3 millions de dollars en 1984, ignorant totalement que le nu en cachait un autre. C’est au cours de travaux de restauration en 2000 que la seconde peinture a été découverte. Le tableau avait été estimé à 60 millions de dollars.

Monet et Van Gogh

Dans la même soirée, une étude à l’huile des nymphéas de Monet a trouvé acheteur à 33,85 millions, pour une estimation de 30 à 50 millions. Un Van Gogh, peint un an seulement avant la mort de l’artiste et montrant un ciel tumultueux au-dessus des champs dans la région d’Arles a trouvé preneur pour 54 millions de dollars, alors que Le bébé Marcelle Roulin, un portrait d’un bébé joufflu portant un bonnet de dentelle, également peint par Van Gogh, s’est vendu pour 7,64 millions de dollars après une longue et frénétique empoignade entre amateurs.
Les plus belles pièces des enchères d’automne qui se tiennent traditionnellement à cette période à New York restent encore à venir à la vente. Il s’agit d’un nu de Modigliani dont les spécialistes de la maison Christie’s espèrent au moins 100 millions de dollars et aussi de Nurse, un Roy Lichtenstein qui est estimé à 80 millions de dollars et qui sera également vendu par Christie’s. Il y a six mois, les ventes de printemps avaient atteint des niveaux historiques, totalisant 2,61 milliards de dollars. Le record du tableau le plus cher de l’histoire est même tombé, Les Femmes d’Alger (version O) de Picasso s’étant adjugé pour 179 millions de dollars.

La dispersion de la collection d’Alfred Taubman, l’ancien patron de la maison américaine de vente aux enchères, mort en avril, débutait Mercredi 4 novembre. « Chacune de ses œuvres est muséale », expliquait-on chez Sotheby’s. «Chez Taubman, on a tous les stigmates d’un véritable collectionneur », renchérit un commissaire. L’estimation de la vente qui va de Dürer à de Kooning, en passant par Degas, Schiele, Rothko, Bacon ou Picasso est de 500 millions de dollars (460 millions d’euros), pour 500 lots.
Alfred Taubman était un architecte de formation, qui a fait fortune en construisant des centres commerciaux aux Etats-Unis. Issu d’une famille d’émigrés juifs très pauvres qui vendaient des souliers, il est devenu milliardaire et s’est transformé en collectionneur compulsif. C’est en 1983 qu’il était devenu actionnaire majoritaire de Sotheby’s. Il s’en est retiré en 2005.
Des annonces de bon augure
Le premier jour de vente a rapporté 377 millions de dollars à Sotheby’s avec, comme œuvre vedette de cette journée, le portrait de Paulette Jourdain, par Amedeo Modigliani, qui a atteint 42,8 millions de dollars. Pour cette première journée, 12 œuvres ont dépassé 10 millions de dollars, et 89,6 % des lots ont trouvé acquéreurs.
Mais un portrait de Dora Maar par Picasso, Femme assise sur une chaise de 1938, ayant appartenu au couturier italien Gianni Versace…

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