La Journée internationale des monuments : Mobilisation pour un legs qui fait la singularité du Royaume            

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Par : Abdenbi Essibi-MAP

La célébration par le Maroc, à l’instar d’autres pays, de la Journée internationale des monuments et des sites, le 18 avril de chaque année, reflète, à la fois, cet « intérêt grandissant » et ce « besoin pressant » d’œuvrer pour la protection et la valorisation de ce legs indéniable qui se veut, désormais, une richesse non seulement pour les populations locales mais pour l’humanité dans son ensemble.
Cette journée se veut ainsi, un moment courus pour raffermir cette prise de conscience quant à l’importance dont jouissent ces monuments et ces sites historiques, et accentuer davantage les efforts destinés à leur protection et sauvegarde, car ces monuments illustrent de la manière la plus claire, les spécificités intrinsèques à chaque pays pris individuellement, et permettent de se faire une idée sur les modes de vie et le degré de développement des sociétés et ce, à travers de longs siècles de l’histoire.
Ces monuments historiques en leur qualité de « trait d’union entre le passé et le présent », nécessitent donc d’être placés au cœur des priorités et des stratégies en vue de leur protection et leur valorisation contre tous les facteurs directs et indirects pouvant être à l’origine de leur dégradation voire même, leur disparition pure et simple.
Dans ce cadre, le Maroc, riche de ses monuments et sites historiques à forte valeur architecturale et civilisationnelle, accorde un intérêt tout particulier à ce patrimoine indéniable, dont l’importance sur les plans culturel, économique et social n’est plus à démontrer, outre son rôle de taille en tant que « référence » et « témoins » des différentes civilisations et dynasties qui se sont succédées au Maroc.
« La célébration de cette Journée internationale doit servir d’étape pour évaluer ce qui a été jusque-là réalisé en vue de la préservation et la protection de ce patrimoine, tout en s’arrêtant sur les actions qui s’imposent pour la promotion de cette richesse considérable », a confié à la MAP, le professeur Ahmed Skounti, anthropologue à l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine.
Dans la foulée, il a souligné l’impératif majeur de réaliser des études sur l’état réel des édifices et sites historiques à l’échelle nationale, ce qui permettrait d’élaborer une stratégie appropriée pour relever l’ensemble des défis qui s’imposent en la matière.
Et de faire observer que les sites et les monuments historiques constituent « un capital » pour les régions où ils se trouvent, insistant sur la nécessité de faire connaitre davantage ce patrimoine et que cette démarche ne doit pas être « conjoncturelle » ou limitée à une tranche d’âge bien précise, mais d’étendre la connaissance et la promotion de ces sites pour toucher même les élèves et écoliers en bas âge au sein des établissements scolaires.
Pour M. Skounti également expert dans le domaine du patrimoine culturel, auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Culture et la Science (UNESCO), il est plus que jamais indispensable, dans le cadre de la régionalisation avancée, à ce que les manuels scolaires réservent un espace important au patrimoine se trouvant au niveau de chaque région, et à le faire connaitre depuis les premières années de l’enseignement primaire, notant que cette démarche doit accompagner l’élève ou l’étudiant durant tout son cursus scolaire.
Et de considérer qu’en dépit des limites des recherches scientifiques dont dispose l’Institut, qui vient d’ailleurs de se doter d’un cycle d’études doctorales depuis deux ans, outre des recherches universitaires, ces travaux demeurent, tout de même, d’une importance académique et scientifique indéniable, outre le fait qu’ils ont fait l’objet de publication à l’échelle internationale, telle que la découverte au site de Jbel Ighoud (province d’El Youssoufia) des restes d’Homo sapiens primitifs, datant d’environ 300.000 ans, associés à des outillages de pierre et des restes de faunes.
De son côté, M. Hassan El Mazouni, enseignant à la faculté des lettres et des sciences humaines de Marrakech, a estimé que le degré de modernité et de progrès de chaque pays se mesure en termes de préservation et de valorisation de son patrimoine et de ses monuments et sites historiques et urbanistiques, rappelant que le Maroc dispose de 9 sites et villes classés sur la liste du patrimoine mondial (Rabat, Fès, Marrakech, Kasbah Ait Haddou, Meknès, le site de Volubilis, Tétouan, Essaouira, et la cité portugaise à El Jadida).
Dans le même sillage, il a mis en avant la pertinence de la mise en place d’une stratégie nationale unifiée pour la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel surtout, que le Royaume est considéré parmi les pays du globe les plus anciens, comme en témoignent, les multiples sites civilisationnels et urbanistiques qu’ils recèlent et qui traduisent dans les faits, l’histoire rayonnante de cette terre bénie.
Par la même occasion, M El Mazouni, a souligné que la célébration de cette journée internationale vise à sensibiliser les peuples et les nations quant à l’importance que revêt leur patrimoine matériel et immatériel en tant que legs civilisationnel et humain nécessitant d’être préservé, entretenu, et valorisé pour les générations montantes.
In fine, il convient de signaler que la promotion de ce patrimoine, à travers la mise en lumière de son importance et de sa portée historique sur les plans local, régional, national et aussi international, demeure l’une des meilleures voies pour une véritable sensibilisation quant au rôle de taille qu’il peut jouer dans cette dynamique de développement escompté que connait le Royaume.

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