Les socialistes en tête des législatives en Espagne, selon des résultats partiels
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Alors que 57 % des bulletins ont été comptabilisés, les socialistes de Pedro Sanchez devancent les conservateurs, sans obtenir de majorité. L’extrême droite devient la troisième force politique du pays.
Les Espagnols ont voté, dimanche 10 novembre, pour les quatrièmes législatives en quatre ans dans un climat alourdi par la crise catalane et la montée de l’extrême droite, un scrutin qui ne semble pas en mesure de mettre fin à l’instabilité politique.
De premiers résultats partiels, basés sur le décompte de 57 % des bulletins de vote, donnent le parti socialiste du chef du gouvernement sortant Pedro Sanchez en tête, devant les conservateurs du PP et le parti d’extrême droite Vox. Le PSOE progresserait légèrement, de 123 à 124 sièges, les conservateurs du Parti Populaire (PP) remonteraient de 66 à 83 sièges, et Vox passerait de 24 à 52 sièges, devançant la gauche radicale Podemos, qui descendrait de 42 à 35 sièges.
Vox, formation ultranationaliste et anti-immigration fondée il y a cinq ans, poursuivrait ainsi son ascension en doublant son nombre de sièges, avec potentiellement 52 élus. Elle deviendrait la troisième force politique d’un pays où l’extrême droite était, avant son irruption, marginale depuis la fin de la dictature de Franco (1939-1975).
Les conservateurs du Parti Populaire ont eux redressé la barre après le pire résultat de leur histoire en avril tandis que la gauche radicale de Podemos (35 sièges) a perdu sept députés et que les libéraux de Ciudadanos ont subi une gifle (10 députés contre 57 en avril).
« Tenir tête au franquisme »
Six mois après le précédent scrutin, qu’il avait remporté sans majorité absolue, le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez a demandé aux 37 millions d’électeurs de lui donner un mandat clair pour mettre un terme à l’instabilité politique que connaît l’Espagne depuis 2015. Après avoir voté, il a dit espérer « qu’à partir de demain, nous puissions (…) former un gouvernement et mettre l’Espagne en marche ».
Après les nuits d’affrontements ayant fait 600 blessés mi-octobre suite à la condamnation à de longues peines de prison de neuf leaders indépendantistes pour la tentative de sécession de 2017, la Catalogne, où de nombreux renforts policiers ont été envoyés pour le scrutin, a dominé la campagne.
Au profit de Vox dont le chef Santiago Abascal prône l’interdiction des partis séparatistes, la suspension de l’autonomie de la Catalogne et l’arrestation de son président indépendantiste Quim Torra. Dans son dernier meeting de campagne, vendredi soir à Madrid, ses supporters scandaient « Torra a la mazmorra ! » (Torra au cachot !).
Pedro Sanchez a tenté de mobiliser l’électorat de gauche contre la montée de Vox, qu’il présente comme un retour du franquisme, en dénonçant la droite qui n’a pas hésité à s’allier avec ce parti pour prendre le contrôle de l’Andalousie, la région plus peuplée d’Espagne, de la région de Madrid, la plus riche, et de la mairie de la capitale. « L’Espagne a besoin d’un gouvernement progressiste, pour tenir tête au franquisme, aux extrémistes et aux radicaux », a-t-il répété sans relâche durant la campagne.