L’ONU finalise le Pacte mondial sur la migration

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Ce Pacte constitue « un pas sans précédent » pour renforcer la coopération internationale sur la question migratoire, a affirmé jeudi le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Ce pacte a un « immense potentiel pour aider le monde à exploiter les avantages des migrations régulières tout en évitant les mouvements irréguliers qui mettent les gens en danger », a souligné M. Guterres lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York, où le sixième et dernier round de négociations intergouvernementales s’est déroulé cette semaine en vue de la finalisation de ce texte non contraignant.
Pour le chef de l’ONU, les migrants sont un « moteur remarquable de croissance », dans la mesure qu’ils comptent pour plus de 250 millions de personnes dans le monde, représentent 3% de la population mondiale, et contribuent pour 10% au produit intérieur brut mondial.
M. Guterres a ainsi relevé que le Pacte a trois objectifs importants : premièrement, réorienter les politiques nationales de développement et la coopération internationale pour le développement afin de prendre en compte les migrations et créer des opportunités pour les gens de travailler et de vivre dans la dignité dans leur propre pays. Deuxièmement, a-t-il ajouté, il permettra de renforcer la coopération internationale contre les passeurs et les trafiquants d’êtres humains et protéger leurs victimes; et troisièmement, il contribuera à augmenter les opportunités de migration légale.
Car selon le Secrétaire général de l’ONU, la migration est un « phénomène global positif ». Par conséquent, de nombreux pays développés vieillissants ont besoin de migrants pour combler des lacunes importantes sur les marchés du travail, a-t-il dit.
Et de noter que le changement climatique et d’autres facteurs, y compris la simple aspiration humaine, continueront à pousser les gens à chercher des opportunités loin de chez eux.
« Si la migration est inévitable, elle doit être mieux organisée grâce à une coopération internationale efficace entre les pays d’origine, de transit et de destination, afin de ne pas laisser le contrôle des mouvements de population entre les mains des trafiquants », a-t-il plaidé.
« Les pays ont le droit et même la responsabilité de déterminer leurs propres politiques migratoires et de gérer leurs frontières de manière responsable. Mais ils doivent le faire dans le plein respect des droits de l’homme », a insisté le chef de l’ONU.
La dernière version publiée du texte du Pacte mondiale sur la migration contenait 23 Objectifs visant à ce que les migrants, qu’ils recherchent une vie meilleure ou fuient la violence et la pauvreté, puissent le faire de manière sûre, prévisible et ordonnée.
Le pacte part ainsi du postulat qu’aucun pays ne peut faire face seul à la migration, et met en avant la nécessité d’une « approche globale pour optimiser les avantages de la migration ».
Les rounds de négociations autour de ces engagements se sont tenus à raison d’un round par mois, depuis février dernier, et ont été présidés par les co-facilitateurs des négociations, à savoir les ambassadeurs Représentants permanents du Mexique et de la Suisse à l’ONU.
La signature du texte définitif résultant de ces discussions sera faite formellement en décembre prochain lors d’une conférence internationale à Marrakech.
Le pacte s’inspire du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba, ainsi que de la Déclaration du Dialogue de haut-niveau sur les migrations internationales et le développement adoptée en octobre 2013.
Il souligne que la migration a toujours fait partie de l’expérience humaine à travers l’histoire, appelant les Etats membres à reconnaître qu’elle « peut être une source de prospérité, d’innovation et de développement durable dans notre monde globalisé ».

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