Manifestations en Algérie: le Premier ministre met en garde contre un scénario syrien
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La décision annoncée le 10 février de M. Bouteflika, 81 ans, de briguer un 5e mandat lors de la présidentielle du 18 avril a déclenché une contestation inédite depuis de nombreuses années.
Le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1999, souffre des séquelles d’un accident vasculaire cérébral (AVC) depuis 2013 et se trouve actuellement en Suisse pour des « examens médicaux ».
Après les manifestations de masse de vendredi dernier, puis de nouveaux cortèges de moindre ampleur dimanche et lundi, les étudiants ont pris le relais mardi. Jeudi, tandis que le Premier ministre s’exprimait au Parlement, une dizaine de journalistes ont été arrêtés à Alger alors qu’ils participaient avec une centaine de confrères à un rassemblement contre la « censure ».
L’ensemble de ces rassemblements s’est tenu dans le calme, à l’exception de quelques incidents isolés.
Ahmed Ouyahia a encore affirmé devant les députés que l’organisation de marches pacifiques était un « droit constitutionnel » et que « rien » ne pouvait « empêcher le peuple algérien de choisir souverainement le président de la République ».
Il a toutefois mis en garde contre « des manipulations » et l’instrumentalisation des manifestations, pointant des « milieux étrangers qui commencent à bouger, à commenter, à dire que le peuple algérien s’est réveillé », sans préciser sa pensée.
Comme le font d’autres responsables algériens, M. Ouyahia a également fait un parallèle avec les troubles survenus en Algérie lors de la grève à laquelle avait appelé en 1991 le Front islamique du salut (FIS), évoquant implicitement la « décennie noire » qui a fait, selon les autorités, 200.000 morts de 1992 à 2002.
Cette grève avait débouché sur l’intervention de l’armée, des affrontements meurtriers et l’instauration de l’état de siège.
En Syrie, la conflit déclenché en 2011 par la répression brutale de manifestations pacifiques par le pouvoir de Bachar al-Assad a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.