2 ans de prison pour avoir dénoncé sur Facebook la mort de Hayat Belkacem

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Soufiane Al-Nguad, 32 ans, a été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir protesté sur les réseaux sociaux contre la mort de Hayat Belkacem, la jeune migrante de Tétouan, tuée fin septembre par des tirs de la Marine Royale, a-t-on appris jeudi auprès de son avocat.

Soufiane  a été condamné dans la nuit de mercredi à jeudi par le tribunal de Tétouan  pour « outrage au drapeau national », « propagation de la haine » et « appel à l’insurrection civile », selon son avocat Jabir Baba.

Il avait été interpellé début octobre, après des troubles lors d’un match de football le 30 septembre à Tétouan, dans le nord du Maroc. Selon son avocat, avant ce match, Soufiane avait appelé, à travers des publications sur sa page Facebook, le groupe des ultras « Los Matadores » du club de football local à « manifester et à porter des habits noirs de deuil » pour protester contre le décès de Hayat Belkacem.

La mort de cette étudiante de 22 ans, tuée le 25 septembre par la Marine Royale alors qu’elle tentait de gagner clandestinement les côtes espagnoles en bateau, avait suscité la colère dans le pays.

Les autorités marocaines avaient dit avoir visé l’embarcation en raison de « manoeuvres hostiles ».

Dix-neuf supporters âgés de 14 à 23 ans sont également jugés à Tétouan pour « outrage au drapeau national », « manifestation non autorisée » et « destruction de biens publics et privés », pour avoir manifesté le soir du même match.

Ces supporters avaient été arrêtés peu après pour avoir brandi des drapeaux espagnols et crié des slogans comme « Viva España » (« Vive l’Espagne ») lors du match. Ils avaient aussi manifesté sur le chemin du stade en appelant à « venger Hayat ».

Ces dernières semaines, des dizaines de vidéos montrant des jeunes Marocains en route vers l’Espagne à bord de bateaux pneumatiques sont devenues virales sur les réseaux sociaux dans un pays marqué par de grandes inégalités sociales sur fond de chômage élevé chez les jeunes.

Depuis le début de l’année, l’Espagne est devenue la première porte d’entrée vers l’Europe, avec près de 43.000 arrivées par voie maritime et terrestre, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

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