Mondiaux d’athlétisme : Budapest en fête avec Paris en tête
3 min read
Budapest accueille dans son tout nouveau stade les Championnats du monde d’athlétisme pour neuf jours à partir de samedi, dernière grande étape avant les Jeux olympiques de Paris-2024, présents dans tous les esprits.
Érigé sur les bords brûlants du Danube dans la partie sud de la capitale hongroise, l’écrin blanc du centre national d’athlétisme, décoré de figures d’athlètes géantes verte et orange, attend sagement ses prestigieux locataires.
Pendant neuf jours, les meilleurs athlètes du monde vont arpenter la piste de ce stade de 35.000 places construit pour l’occasion, dont le tiers supérieur sera démonté après l’évènement. Mais tous auront dans un coin de la tête le Stade de France de Saint-Denis, hôte de l’athlétisme aux JO-2024 dans moins d’un an.
« La priorité c’est Paris » affirme par exemple à l’AFP le champion du monde en titre du décathlon Kevin Mayer, qui ne prendra « aucun risque ».
Symbole de l’importance de 2024, la star américaine Sydney McLaughlin-Levrone, attendue sur 400 m, a déclaré forfait pour Budapest à cause d’un « petit problème » à un genou, « afin d’être pleinement opérationnelle pour les JO-2024 ».
Pour les cadors présents en Hongrie l’occasion est belle de garnir son palmarès, marquer son territoire et de se rassurer avant les Jeux, en sprint par exemple où la saison 2023 n’a pas dessiné de hiérarchie claire.
La quintuple championne du monde jamaïcaine du 100 m Shelly-Ann Fraser-Pryce a été peu en vue, ralentie par des blessures, et pourrait être bousculée par sa compatriote Shericka Jackson, l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou, ou encore Sha’Carri Richardson. La fantasque américaine est très attendue pour son premier championnat international après avoir manqué les Jeux de Tokyo pour un contrôle positif au cannabis, puis les Mondiaux 2022 de Eugene (Oregon, Etats-Unis).
Chez les hommes, le champion olympique italien Marcell Jacobs a encore été perturbé par de petites blessures, -« ça n’a pas été une saison facile pour moi, j’ai eu de nombreux doutes », a-t-il admis jeudi- alors que l’Américain Fred Kerley, tenant du titre, n’a pas été impérial en meeting.
Budapest présente également pour des athlètes moins cotés une opportunité de se rendre sélectionnable pour les JO. La période de réalisation des minima de World athletics est ouverte et une performance aux Championnats du monde, plus grande compétition de l’année, sera fortement valorisée par le système de « ranking » (sorte de classement mondial), autre porte d’entrée pour l’Olympe.
Très attendus, Armand Duplantis (perche), Faith Kipyegon (1.500 m, 5.000 m), Karsten Warholm (400 m haies), Femke Bol (400 m haies), Jakob Ingebrigtsen (1.500 m et 5.000 m) et Sifan Hassan -qui a confirmé jeudi tenter un triplé fou (1.500, 5.000 et 10.000 m)-, devraient assurer un show de qualité rendu accessible par le prix des billets.
Les matinées sont proposées à partir de 3.000 forint (environ 8 euros) et les soirées à partir de 6.900 forint (18 euros), loin des tarifs épicés et polémique des Jeux de Paris, pour une programmation et des participants similaires.
L’intérêt du public hongrois reste en question, malgré les nombreuses affiches en ville allant jusqu’aux tramways entièrement repeints aux couleurs de l’évènement. Les athlètes locaux, jamais titrés dans l’histoire des Mondiaux, compteront notamment sur le lanceur de marteau Bence Halasz ou la marcheuse Viktoria Madarasz.
La fête se tiendra une nouvelle fois sans les athlètes russes et biélorusses, privés de compétition depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Malgré les injonctions du Comité international olympique (CIO) à leur réintégration au compte-goutte, Sebastian Coe, réélu président de World athletics pour quatre ans, campe sur sa position, ne laissant presque aucun espoir à leur participation aux JO dans un an, jugée « improbable ».