Nicolas Sarkozy en correctionnelle pour « corruption » et « trafic d’influence »
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Les déboires judiciaires de Nicolas Sarkozy se multiplient : quelques jours après avoir été mis en examen dans l’affaire libyenne, l’ancien président de la République est rattrapé par l’affaire de corruption à la Cour de cassation. Les juges d’instruction ont en effet signé, jeudi 29 mars, le document dans lequel ils ordonnent le renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de l’ex-chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy a la possibilité de faire appel de cette décision, mais il y a désormais de fortes probabilités qu’il doive comparaître prochainement devant un tribunal, aux côtés de son avocat et ami, Thierry Herzog, et d’un ancien haut magistrat, Gilbert Azibert, tous trois renvoyés pour des faits de corruption et de trafic d’influence.
M. Sarkozy est déjà sous le coup d’une ordonnance de renvoi, rendue cette fois dans le dossier Bygmalion, pour lequel le juge Serge Tournaire souhaite le voir comparaître pour « financement illégal de campagne électorale ». Si l’affaire dite Azibert peut paraître a priori plus anecdotique, la perspective de devoir affronter un procès pour « corruption active » et « trafic d’influence actif », des incriminations dégradantes pour un ancien chef de l’Etat, ne devrait pas réconcilier Sarkozy avec la justice en général, et les juges d’instruction en particulier.
Réaction de Sarkozy
Nicolas Sarkozy a fait savoir jeudi par ses avocats qu’il contestait son renvoi en correctionnelle pour l’affaire dite des écoutes alors que sa requête en nullité de la procédure n’a pas encore été examinée.
Selon une source proche du dossier, l’ex-chef d’Etat, son avocat Thierry Herzog et l’ancien avocat général à la Cour de cassation Gilbert Azibert sont renvoyés pour « corruption » et « trafic d’influence » devant un tribunal correctionnel, comme l’avait demandé le Parquet national financier (PNF).
Aussitôt l’information connue, les avocats de Nicolas Sarkozy, Pierre Haik et Jacqueline Laffont, ont fait savoir dans un communiqué qu’il ferait « valoir ses droits » en saisissant la chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Paris.
Selon ses avocats, Nicolas Sarkozy a eu connaissance pratiquement en même temps de son renvoi en correctionnelle et de sa convocation le 25 juin par la chambre de l’instruction pour examiner sa requête en nullité.
« Est-ce parce que Nicolas Sarkozy est partie à la procédure qu’une telle incongruité judiciaire est possible ? Est-ce parce que les deux magistrats anticipent un rejet du recours avant même que la chambre d’instruction ait statué ? » demandent-ils.
Les juges soupçonnent l’ex-chef de l’Etat d’avoir proposé de faciliter une promotion à Monaco de Gilbert Azibert, en échange de renseignements sur l’avancée d’une autre procédure.