Opérations à l’international : ce que prélèvent banques et sociétés de transfert de fonds
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la différence des opérations bancaires domestiques, les frais et commissions prélevés sur les transactions à l’international n’ont pas été toujours clairs pour les clients. Souvent, les particuliers qui veulent envoyer de l’argent à l’étranger pour régler les frais de scolarité de leurs enfants, réserver un hôtel ou acquitter des soins médicaux se trouvent incapables de définir exactement les frais qui leur seront facturés au titre de ces opérations. Idem pour ceux qui reçoivent des fonds de l’étranger. Les entreprises sont en revanche plus averties et procèdent, en plus des virements, par crédit documentaire et remise (simple ou documentaire) pour dénouer leurs transactions commerciales.
Intéressons-nous en premier lieu aux premiers. Il faut d’abord savoir qu’en 2014, les Marocains ont envoyé quelque 4 milliards de DH à l’étranger, d’après les données de l’Office des changes. Il s’agit en gros de transferts de scolarité, de voyages et de soins médicaux. Opérations prévues dans l’instruction générale des changes, dont les virements y afférents sont totalement effectués par les guichets bancaires, seuls habilités à transférer des devises à l’étranger. Les banques exploitent à cet effet les systèmes des sociétés internationales de transfert de fonds, avec lesquelles elles nouent des partenariats.
Au titre de la même année, les virements de particuliers reçus de l’étranger ont totalisé plus de 73 milliards de DH, essentiellement à l’actif des MRE. Selon des sources à l’Office des changes, les deux tiers de ce montant sont reçus par virement bancaire et le reste via les sociétés de transfert d’argent.
A ce niveau, la tarification appliquée diffère selon qu’il s’agit d’une banque ou d’une société de transfert d’argent. Elle change aussi d’une banque à l’autre. Mais en règle générale, les frais sur les virements reçus vont de 0,10% à 0,15% du montant reçu, augmentés d’une commission (de 60 à 150 DH).
Prenons l’exemple d’un client qui reçoit un virement de 800 euros de la France. Lorsque MoneyGram facture cette opération 16 euros (170 DH), BMCI appliquera des frais de 0,1% du montant augmentés d’une commission de 150 DH, soit in fine 230 DH. De son côté, Crédit du Maroc prélève 0,15% avec un minimum de 50 DH, soit 120 DH sans aucune commission. Pour le même virement reçu à la Société Générale, les frais sont de 0,15%, en plus d’une commission de swift de 60 DH, d’où un coût de 180 DH.
Il faut cependant souligner que la tarification peut varier entre les agences d’une même société de transfert de fonds, tel que souligné sur leurs sites institutionnels. Mais toutes appliquent la même méthode: un forfait selon le montant du virement et la provenance.
Pour les virements émis, les frais vont jusqu’à 0,15%, en plus de commissions de swift ou de dossiers qui peuvent aller jusqu’à 250 DH en fonction des frais facturés par la banque correspondante.
Des conditions avantageuses pour les entreprises
Cela dit, de plus en plus de banques appliquent des forfaits émission/réception pour les virements de frais de scolarité pour que le bénéficiaire (l’étudiant) ne paie rien à la réception. C’est le cas de la Société Générale qui offre un forfait de 140 DH pour les virements permanents et 178 DH pour les opérations ponctuelles à destination de la zone Euro, indépendamment du montant transféré. En dehors de l’Europe, le forfait est de 93 DH, mais les frais de réception restent à la charge de l’étudiant.
Pour les entreprises, les banquiers sondés affirment à l’unanimité que les grilles tarifaires des opérations du commerce extérieur servent plutôt de référentiels, étant donné que la majorité d’entre elles bénéficient de conditions préférentielles. L’écart est de 75% à 25% des tarifs standard, selon l’ancienneté de l’entreprise, ses flux annuels à l’international, les concours de crédits dont elle bénéficie et son appartenance ou non à un g