Panama Papers: un expert de l’ONU appelle à mettre fin au secret bancaire
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Alors que les révélations des « Panama Papers » continuent de défrayer la chronique à l’échelle mondiale, l’expert indépendant des Nations Unies chargé d’examiner les effets de la dette extérieure, Juan Pablo Bohoslavsky, a appelé vendredi la communauté internationale à mettre fin d’urgence au secret bancaire.
« L’évasion fiscale et les flux financiers illicites compromettent la justice et privent les gouvernements des ressources nécessaires à la réalisation des droits économiques, sociaux et culturels des populations », a averti l’expert onusien dans un communiqué.
Il a ainsi exhorté les Etats à mettre un terme au secret bancaire, pierre angulaire des flux financiers illicites pour laquelle il n’existe, selon lui, « aucune justification valable ».
M. Bohoslavsky, auteur d’une étude récente sur les flux financiers illicites, a indiqué que les clients de Mossack Fonseca, l’un des plus grands spécialistes mondiaux de la domiciliation de sociétés offshore, « ont beau avoir eu différents motifs pour déposer leurs actifs dans plus de 210.000 sociétés écrans secrètes, l’évasion fiscale et la dissimulation de corruption et de fonds d’origine criminelle semblent être une raison importante ».
Réduire sensiblement d’ici 2030 les flux financiers illicites est l’une des cibles du Programme de développement durable adopté par les Etats membres en septembre dernier, a-t-il rappelé.
D’après les estimations du groupe de réflexion Global Financial Integrity, basé à Washington, les flux financiers illicites liés à l’évasion fiscale, la criminalité, la corruption et d’autres activités illicites, en provenance des pays en développement et des économies émergentes, s’élevaient à 1,1 milliard de dollars en 2013.
Le groupe de réflexion estime que ces flux ont augmenté en moyenne de 6,5 pc par an au cours de la dernière décennie.
« L’évasion fiscale détruit la confiance dans les institutions publiques et l’état de droit et limite les capacités budgétaires à investir dans les soins de santé publique, l’éducation, la sécurité sociale et d’autres biens et services publics », a déploré encore l’expert onusien.