Rabiaâ Moursia, une militante pour le rapprochement des cultures

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Rabiaâ Moursia, cette consultante juridique en immigration installée à Madrid, milite depuis des années en faveur du rapprochement des cultures espagnole et marocaine par le biais de l’art et d’autres expressions culturelles.

Pour cette grande passionnée d’art et de culture, la relation entre immigration et culture ne pourrait être artificielle, les individus et les nations devant rassembler leurs forces pour le renforcement de leurs relations culturelles et la promotion de la compréhension et la connaissance mutuelles.

Sachant pertinemment que la culture prend diverses formes dans le temps et dans l’espace et que cette diversité s’incarne dans l’originalité et la pluralité des expressions culturelles, Rabiaâ Moursia a toujours voulu être au cœur de cette dynamique et apporter son grain de sable à l’édifice du rapprochement entre les cultures espagnole et marocaine.

La passion de Rabiaâ Moursia, née à Tanger en 1971, pour l’art et la culture a été héritée de son père, le peintre et sculpteure El Mekki Moursia (1934-1984), l’un des précurseurs des arts plastiques au Maroc.

Malgré des études en marketing et gestion des entreprises qui ne la prédisposaient pas, en principe, à être une férue des arts, Rabiaâ Moursia a voulu emboîter le pas à son père en créant l’Institut El Mekki Moursia pour la culture et les arts.

Rabiaa avoue, non sans amertume, que son parcours n’a pas été de tout repos et qu’elle a dû travailler dur pour surmonter les nombreux obstacles qui se sont dressés sur son chemin, aussi bien sur le plan professionnel que personnel.

“J’ai dû interrompre mes études au secondaire après le décès de mon père, avant de les reprendre plus tard. Les années ayant suivi sa mort ont été difficiles pour moi, mais j’ai réussi à me ressaisir et aller de l’avant”, a-t-elle confié à la MAP.

Sa condition de femme issue de l’émigration ne l’a pas découragé, mais a constitué pour elle, au contraire, une source de motivation pour s’imposer dans l’exercice de son travail et, en même temps, lancer un projet culturel ambitieux et fédérateur.

“En tant que femme, je me suis imposée sur le plan professionnel, en gérant des entreprises et en montant mon propre projet, un restaurant marocain en plein centre de Madrid”, a-t-elle souligné.

Revenant sur la création de l’Institut El Mekki Moursia pour la culture et les arts, Rabiaâ a souligné qu’elle a pris cette initiative pour honorer la mémoire de son père, l’un des premiers lauréats de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts fondée en 1945, actuellement l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan, et pour contribuer au rapprochement culturel entre le Maroc et l’Espagne.

Rabiaâ Moursia a relevé que son père, qui a vécu une bonne partie de sa vie en Espagne (à Madrid, Bilbao et en Andalousie), a côtoyé de grands noms, notamment espagnols, des arts plastiques, dont le fondateur de l’École des beaux-arts de Tétouan, l’artiste-peintre espagnol Mariano Bertuchi.

Tout comme son père, Rabiaâ Moursia a toujours eu le souci d’œuvrer pour promouvoir l’art en tant que passerelle entre les cultures de son pays d’adoption, l’Espagne, et son pays d’origine, le Maroc.

Rabiaâ Moursia tend d’ailleurs à concrétiser cette vocation à travers les activités organisées par l’Institut El Mekki Moursia pour la culture et les arts, qui constituent des occasions aussi de faire connaitre les tendances artistiques marocaines auprès du public espagnol, au service d’une meilleure connaissance mutuelle.

“A travers les ateliers, conférences, tables rondes ou soirées musicales que nous organisons, je veux témoigner mon amour pour mon pays d’origine, le Maroc, et promouvoir la compréhension mutuelle”, a-t-elle dit.

Rabiaâ Moursia ne se lasse pas de marteler que la promotion de la diversité culturelle et des principes et outils du dialogue interculturel, ainsi que la construction d’un cadre pluraliste de valeurs communes partagées, sont les maîtres mots guidant ses actions en la matière.

L’exemple de Rabiaâ Mursia prouve, encore une fois, que l’art favorise le rapprochement culturel et contribue à une meilleure compréhension mutuelle et à l’effacement des frontières.

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