Rachid Bouchareb :  » le cinéma maghrébin fait face à des défis communs »

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L’industrie cinématographique maghrébine fait face à des défis communs qui nécessitent une coordination accrue et une action collective pour les affronter, a estimé, mercredi à Agadir, le réalisateur et cinéaste franco-algérien, Rachid Bouchareb.

S’exprimant lors d’une rencontre organisée dans le cadre des festivités de la 16è édition du Festival international « Cinéma et migrations » d’Agadir (FICMA), M. Bouchareb a mis en exergue les principaux défis auxquels l’industrie cinématographique au Maghreb fait face, notamment en matière de production, de distribution et de soutien.

« Au Maghreb, les professionnels du 7e art expriment les mêmes doléances quant aux problèmes qui entravent l’épanouissement du cinéma », a-t-il noté, mettant l’accent sur l’importance d’accorder une attention particulière à cette industrie, en dépit de son caractère artistique, particulièrement à travers le renforcement des incitations financières au profit des cinéastes, « qui se débrouillent souvent pour réaliser leurs films ».

Le cinéaste a plaidé à cet égard pour donner une place de choix à l’industrie cinématographique au Maghreb et ce, en créant davantage d’établissements chargés de l’examen des possibilités de réalisation, de promotion et de distribution des films à l’étranger, insistant sur la nécessité d’apporter des solutions concrètes et appropriées pour faire face au problème de fermetures définitives des salles de cinéma à travers les pays du Maghreb.

« On ne peut pas parler d’industrie cinématographique sans incitations économiques et fiscales, à l’instar d’autres secteurs qui bénéficient largement des soutiens des États maghrébins », a poursuivi le réalisateur, appelant à la dynamisation du secteur cinématographique et à son intégration dans les parcours éducatifs, à la création davantage de multiplexes et de salles de cinéma, et à la valorisation des métiers relatifs à ce domaine afin de mieux diffuser et promouvoir le produit cinématographique maghrébin dans toutes ses catégories.

Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part une pléiade de professionnels du 7e art dont des acteurs, scénaristes et réalisateurs maghrébins et africains, Rachid Bouchareb, a entretenu le public sur sa carrière artistique et son parcours durant plus de quatre décennies, notamment à travers des discussions autour des films qu’il a réalisés au cours des 20 dernières années, de la production, de la distribution, du cinéma au Maghreb et en Afrique, et des possibilités de coproduction entre les pays africains. Né à Paris, ce cinéaste d’origine algérienne compte à son actif plusieurs réalisations, notamment La Vie de Jésus (1997), L’Humanité (2000), Flandres (2006), et des films de Bruno Dumont qui sont récompensés au Festival de Cannes. Il est lauréat d’un ensemble de prix internationaux, dont le Prix du meilleur long métrage au 11e Festival du cinéma africain de Milan et le Prix Henri Jeanson en 2006. Le public du FICMA est toujours au rendez-vous avec de nombreuses rencontres, ateliers et Master Class, encadrées par des professionnels du cinéma marocain et étranger et abordant les plus grands enjeux cinématographiques. Ce rendez-vous annuel artistique et culturel, qui se poursuit jusqu’au 14 décembre, vise à mettre en évidence la diversité du cinéma marocain, aussi bien au niveau des films produits au Maroc, que ceux produits par les Marocains du monde, notamment à travers la thématique de la migration.

Le FICMA est organisé en partenariat avec le département ministériel chargé des Marocains résidant à l’étranger, le Centre cinématographique marocain (CCM), le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), la Wilaya de la région Souss-Massa, le Conseil régional de Souss-Massa, la préfecture d’Agadir Idda Outanane et le commune d’Agadir.

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