Rob Malley : Washington n’entend pas se précipiter sur le nucléaire iranien
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Rob Malley Washington n'entend pas se précipiter sur le nucléaire iranien
Les Etats-Unis n’entendent pas « se précipiter » dans des négociations avec l’Iran afin de boucler à tout prix un accord sur le dossier nucléaire avant les élections iraniennes de juin, a déclaré l’émissaire américain Rob Malley dans un court entretien publié mercredi par le site d’informations Axios.
« Nous n’entendons pas caler le rythme de nos discussions sur les élections iraniennes. Le rythme dépendra de ce que nous pouvons obtenir tout en défendant les intérêts de la sécurité nationale américaine », a affirmé l’envoyé spécial dans ses premières déclarations publiques depuis sa nomination par le président Joe Biden, fin janvier.
« Autrement dit, nous n’allons pas nous précipiter, ni ralentir les choses en raison des élections iraniennes », a-t-il ajouté.
L’ex-président américain Donald Trump a retiré les Etats-Unis de l’accord de 2015 sur le nucléaire iranien, censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique mais qu’il jugeait insuffisant, et a rétabli toutes les sanctions américaines.
Joe Biden s’est dit prêt à y revenir « si » l’Iran revient également dans les clous des restrictions à son programme nucléaire, dont il a commencé à s’affranchir.
Mais le nouveau président démocrate est pris en étau entre les défenseurs et les détracteurs de l’accord. Les premiers le pressent d’accélérer, notamment pour éviter d’avoir affaire, après les élections iraniennes, à des interlocuteurs encore plus hostiles à un dialogue avec Washington. Les seconds l’exhortent à ne rien céder avant d’avoir obtenu de réelles avancées de la part de Téhéran.
Dans une lettre adressée mardi au chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, 70 députés républicains mais aussi 70 députés démocrates réclament que l’administration Biden négocie d’emblée un accord plus large et plus draconien avec l’Iran.
Or, Joe Biden dit vouloir d’abord revenir dans l’accord de 2015, pour ensuite en faire un point de départ pour négocier des engagements plus « plus forts et plus durables ».
Les Etats-Unis ont demandé, quoi qu’il en soit, d’entamer ce processus par une rencontre directe avec l’Iran. Les dirigeants iraniens ont jusqu’ici résisté à une telle réunion et exigent avant toute chose une levée au moins partielle des sanctions.
« Nous pensons que des pourparlers directs sont plus efficaces et permettent d’éviter les malentendus, mais pour nous, la substance est plus importante que le format », a dit Rob Malley à Axios, laissant entendre en creux que des discussions indirectes, peut-être par l’intermédiaire des Européens, pourraient finalement permettre d’amorcer les négociations.