Tariq Ramadan obtiendra-t-il de pouvoir sortir de prison ?
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Après avoir examiné mardi matin la demande de remise en liberté de l’islamologue suisse, accusé de viols par quatre femmes et incarcéré depuis début février en France, la cour d’appel de Paris doit annoncer sa décision dans la journée.
Au cours de l’audience, en l’absence du théologien de 55 ans, sa défense a de nouveau invoqué son état de santé et dénoncé des « contradictions » dans le récit des plaignantes.
« M. Ramadan n’a rien à faire en prison, il peut tout à fait être en liberté. Nous avons proposé une caution, une assignation à résidence, la remise de son passeport. Tout ceci m’apparaît amplement suffisant et nécessaire pour que l’information judiciaire se déroule dans de bonnes conditions », a expliqué son avocat, Me Emmanuel Marsigny.
Le 4 mai, le juge des libertés et de la détention avait rejeté la demande de M. Ramadan.
Ce dernier, atteint d’une sclérose en plaques dont le traitement a été jugé compatible avec la détention par une expertise, est écroué depuis sa mise en examen (inculpation) le 2 février pour deux viols présumés, dont l’un sur une personne vulnérable, qu’il conteste vigoureusement.
L’avocat général a insisté sur la nécessité de garantir la présence de Tariq Ramadan en France, d’éviter d’éventuelles pressions sur les accusatrices et de prévenir le renouvellement des faits.
Et, ce, alors que toutes les plaignantes n’ont pas encore été entendues et que des confrontations sont envisageables entre l’islamologue et ses accusatrices.
Me Marsigny a également réclamé mardi une nouvelle expertise médicale, avançant que l’état de santé de son client se détériorait et qu’il ne recevait pas en détention les soins nécessaires.
« Comme l’avocat général, nous n’avons pas été opposés à l’idée qu’une nouvelle expertise médicale soit ordonnée car si l’état de santé de M. Ramadan, tel que les médecins pourraient le dire, n’était pas compatible avec sa détention, il faudrait en prendre acte », a réagi Mr Francis Szpiner, l’avocat de deux des plaignantes.
L’enquête a été déclenchée en octobre par les plaintes de deux femmes, dans le sillage du scandale Weinstein aux États-Unis. Elles ont été rejointes en mars par une troisième.
L’audition prévue le 5 juin de Tariq Ramadan – la première depuis sa garde à vue – pourrait conduire à une nouvelle inculpation pour ces faits.
Une quatrième femme a également déposé plainte pour viol à Genève.