Trois écosystèmes dans le secteur du cuir
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Trois écosystèmes ont été lancés dans le secteur du cuir, visant la création de 35.000 nouveaux emplois stables et la réalisation de 5,5 milliards de dirhams (MMDH) de chiffres d’affaires à l’export à l’horizon 2020.
Ainsi, 4 contrats de performance pour accompagner le déploiement des écosystèmes lancés ont été signés, jeudi à Rabat, par le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, Moulay Hafid ElAlamy, le ministre de l’Economie et des Finances, Mohammed Boussaid et le président de la Fédération des industries du cuir (FEDIC), Hamid Ben Rhrido.
Les filières concernées sont la chaussure, la maroquinerie et les vêtements en cuir, ainsi que la tannerie, permettant de générer 7,5 MMDH de chiffre d’affaires et une valeur ajoutée additionnelle de l’ordre de 2,7 MMDH.
L’organisation de ces filières en écosystèmes performants confèrera un nouvel élan de développement au secteur et apportera en particulier des réponses concrètes aux défis et carences auxquelles se heurtent ses acteurs, notamment perte graduelle de compétitive sur le marché local et les marchés historiques, faible avantage compétitif de l’amont malgré la disponibilité de cuirs et de peaux brutes de bonne qualité, menace des produits de substitution au cuir et la prépondérance de l’informel dans le marché domestique.
En effet, les écosystèmes opéreront un renforcement de la compétitivité structurelle des entreprises, assureront une meilleure intégration de la chaine de valeur du cuir et favoriseront l’émergence d’acteurs générant une forte valeur ajoutée économique et sociale.
Soulignant l’importance de l’industrie en cuir en tant que composante essentielle du secteur des biens de consommation au Maroc, M.ElAlamy a affirmé que « les écosystèmes mis en place sont appelés à mieux positionner le secteur sur des segments générateurs de valeur et pour lesquels le Maroc possède de réels atouts valorisables ».
« Les écosystèmes participeront à une montée en gamme dans les filières, avec l’objectif de répondre constamment aux exigences de qualité et de compétitivité », a précisé le ministre.
Il a noté que l’accompagnement prévu pour les acteurs des écosystèmes s’adapte parfaitement aux besoins et attentes des opérateurs et vise l’appui à l’investissement matériel et immatériel sous forme d’aides directes pouvant atteindre jusqu’à 30 pc du montant global d’investissement matériel et immatériel, l’accès au foncier à des prix attractifs (96,7 hectares réservés au secteur), l’accès au financement bancaire et l’accompagnement des TPME et auto-entrepreneurs.
Il vise également, selon le ministre, le renforcement de l’offre Maroc, la structuration de l’amont du secteur, le déploiement des meilleurs efforts pour l’intégration de l’informel et la mise en place d’une offre de formation.
Pour sa part, M. Boussaid a relevé les atouts considérables du secteur du cuir, notamment en termes de savoir-faire permettant de produire des articles de qualité.
M. Boussaid a par ailleurs estimé que la balance de paiement ne sera pas déficitaire cette année grâce à la hausse des exportations notamment celles du secteur du cuir et la baisse de la facture énergétique.
De son côté, le ministre délégué chargé des Petites entreprises et de l’intégration du secteur informel, Mamoun Bouhdoud, a noté que le plan d’accélération industrielle a décidé de miser de manière importante sur le secteur du cuir, vu que le contexte mondial a changé avec le développement de nouveaux marchés.
« Ce secteur souffre de la structuration de son tissu économique, engrainé par l’informel et structuré par des PME », a expliqué le ministre, notant que les écosystèmes lancés vont apporter une nouvelle dynamique au secteur à travers l’accompagnement des PME vers l’export, la création de véritables champions nationaux et la promotion des IDE.
Quant au président de la FEDIC, il a indiqué que ces écosystèmes visent à consolider l’avantage compétitif du secteur, à encourager les investissements et à intégrer les entités informelles au formel.
Le déploiement de l’écosystème « chaussures en cuir » favorisera un développement plus accéléré de la filière qui s’opérera à travers une large mutation du tissu existant et l’attraction de nouveaux investissements permettant de mieux satisfaire la demande qui s’adresse à la filière tant au niveau local qu’à l’export.
L’écosystème répondra ainsi aux défis qui se posent encore au segment de la chaussure dont notamment, la perte de compétitivité sur les marchés cibles et la désarticulation entre l’offre amont et les besoins en aval.
Pour sa part, l’écosystème « Maroquinerie et vêtements en cuir » participera à faire émerger un tissu industriel dense, moderne et compétitif dans la filière fortement dominée actuellement par des entreprises à caractère artisanal et des TPE souffrant d’handicaps structurels.
S’agissant de « la tannerie », l’écosystème lancé permettra de pallier les insuffisances actuelles de la filière, notamment l’inadéquation des infrastructures de production, les pertes occasionnées lors des étapes de transformation et le manque de compétences métier.