Un patient brûlé vif dans sa chambre à la Clinique « Catala »

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Un architecte septuagénaire à la retraite est admis à la clinique Notre Dame à Casablanca le samedi à midi. Il a été amené par sa famille suite à une dépression et son refus de suivre son traitement.
Le lendemain, sa femme reçoit un appel de la clinique lui signifiant que son épouse est décédé. il s’est retrouvé brûlé vif dans sa chambre d’hospitalisation le même soir, sans que personne n’ait pu le secourir. L’affaire est aux mains du procureur du roi et les premiers éléments de l’enquête préliminaire pointe du doigt la responsabilité de la clinique.
Il est environ 12 heures, samedi 8 novembre, lorsque les enfants de Rachid Joundy l’emmènent de toute urgence à la clinique Notre-Dame (ex Catala) à Casablanca. Le septuagénaire fait alors une dépression depuis un certain temps et il devient difficile de lui administrer son traitement à domicile. « Il était un peu agité. Son fils s’est dit que ce serait mieux qu’il soit hospitalisé pour que les médecins prennent soin de lui ».
Ce même samedi en pleine nuit, Rachid Joundy a perdu la vie dans un incendie survenu dans sa chambre d’hospitalisation. Chose curieuse, le feu s’est déclenché sans que personne ne vole à son secours.
Dans une deuxième version, un proche du défunt décale : « Nous avons été contacté par la police vers 4h40 du matin dimanche. Ce sont eux qui nous ont appris le décès de Rachid ». Mais que s’est-il passé ? La question reste pour l’heure sans réponse précise.
Tentative de camouflage ?
Selon le témoignage de la famille, le défunt avait été ligoté lors de son admission à la clinique pour être maîtrisé. « Dans son rapport, la clinique a dit que Rachid a lui-même mis le feu à sa chambre. Mais comment est-ce possible ? Il était attaché », s’insurge la belle-sœur. « Quand ils ont constaté le décès, ils ont déplacé le corps, l’ont mis dans une ambulance pour le transporter vers l’hôpital Ibn Rochd », poursuit-elle, avant d’ajouter : « ils ont dit que le défunt n’est pas mort à la clinique, alors que les médecins et infirmiers à qui nous avons parlé sur place ont bien dit qu’il a été découvert mort ».
D’autre part, la clinique se serait empressée de faire disparaître toute trace d’incendie. « C’est le comble ! A 5h de l’après-midi dimanche, la chambre était repeinte comme s’il n’y avait rien eu et tout le mobilier avait disparu », s’épouvante une avocate proche de la famille.
Jusqu’à ce jour, la famille assure n’avoir eu aucun échange avec les responsables de la clinique depuis le drame. « Ils se refusent à tout commentaire ».
Les proches du défunt ont saisi le procureur du roi qui a ordonné une autopsie avant son enterrement. « Les premiers résultats ont confirmé que le défunt était bel et bien attaché lorsque l’incendie s’est déclenché. Des traces de liens retrouvées au niveau de ses poignets montrent qu’il s’est débattu » explique la même source.
Du côté de la clinique, c’est le silence radio. « Je ne peux rien vous dire. Le directeur est en train de s’occuper de ses malades. Je ne sais pas à quelle heure il va se libérer », répond « une responsable » de la clinique en fin de matinée ce mardi.

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