Valls en Algérie, dans un climat tendu entre les deux pays et avec la presse française

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Manuel Valls a entamé une visite de deux jours en Algérie, samedi 9 avril, dans un contexte tendu entre les deux pays. Le premier ministre français doit participer au troisième comité interministériel de haut niveau, un forum d’échange entre les deux gouvernements mis en place lors de la visite sur place du président François Hollande, en 2012.

Le premier ministre doit inaugurer un forum de partenariats économiques entre les deux pays, alors que l’Algérie, très dépendante des hydrocarbures, cherche à diversifier son économie face à la chute du prix du brut ces derniers mois. Une vingtaine d’accords de coopération doivent être signés, parmi lesquels la finalisation du projet de construction d’une usine automobile PSA à Oran, où Renault est déjà implanté depuis 2014. La France reste le premier investisseur, hors hydrocarbures, en Algérie, mais la Chine est devenue le premier fournisseur.

Le régime algérien a récemment exprimé son mécontentement en raison du soutien apporté par Paris au Maroc dans le dossier du Sahara.

Durant sa visite, le premier ministre français devrait également rencontrer le président Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l’Etat algérien, dont la santé est très fragile depuis un accident vasculaire en 2013, s’était entretenu avec M. Ayrault, lors d’un déplacement du ministre des affaires étrangères français, le 29 mars, à Alger.

Boycott de médias français

La venue de M. Valls se déroule dans un climat difficile entre Paris et Alger, après la révélation par plusieurs médias, dont Le Monde, du scandale des « Panama papers », sur la finance offshore et les paradis fiscaux, dans lequel apparaissent des responsables algériens. A la suite de ces publications, l’ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, a été convoqué, mercredi, au ministère des affaires étrangères algérien.

Le Monde ne pourra pas couvrir le voyage du premier ministre français, les autorités algériennes ayant refusé d’accorder son visa au journaliste du quotidien accrédité pour l’occasion. Une équipe de l’émission télévisée de Canal+, « Le Petit journal », s’est vue également refuser ses visas.

Vendredi, la direction du Monde a protesté contre « cette entrave à la liberté de la presse ». A la suite de la décision des autorités algériennes, les rédactions du Figaro, de Libération, France Inter et France Culture ont à leur tour choisi de boycotter ce déplacement. Samedi, M. Valls a exprimé ses « profonds regrets » et a promis d’aborder le sujet lors de sa visite. Quelques heures plus tard, France Télévisions et TF1 annonçaient qu’ils ne vont pas non plus envoyer de journalistes.

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