Wall Street clôture en baisse une année 2015 contrastée

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Wall Street a fini en repli jeudi, dans de petits volumes, pour la dernière séance d'une année contrastée qui a vu les trois grands indices américains enchaîner les records avant de corriger brutalement en août puis hésiter. Sur la séance de jeudi, le Dow Jones a cédé 1,02%, à 17.425,03 points et le S&P-500 0,94% à 2.043,94 points. Le Nasdaq a reculé de 1,15% à 5.007,41 points. /Photo prise le 31 décembre 2015/REUTERS/Lucas Jackson

NEW YORK (Reuters) – Wall Street a fini en repli jeudi, dans de petits volumes, pour la dernière séance d’une année contrastée qui a vu les trois grands indices américains enchaîner les records avant de corriger brutalement en août puis hésiter.

Le cru 2015 se solde ainsi par une baisse de 2,2% de l’indice Dow Jones alors que le Standard & Poor’s-500, plus large, termine sur un repli de 0,7%, sa première année de baisse depuis 2011. L’indice Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, s’en est mieux sorti avec un gain de 5,7% sur 2015, année qui l’a vu enfin dépasser ses niveaux de la bulle internet en 2000.

Sur la séance de jeudi, le Dow Jones a cédé 178,84 points, soit 1,02%, à 17.425,03 et le S&P-500 19,42 points (0,94%) à 2.043,94. Le Nasdaq a reculé de 58,44 points ou 1,15% à 5.007,41, le tout dans des volumes qui n’ont pas dépassé les 5,3 milliards de titres échangés, contre une moyenne de 7,2 milliards sur les 20 dernières séances.

Le S&P, indice de référence des gérants américains, a culminé à 2.134 points en mai avant de corriger en août de 11% en huit jours, dans la crainte d’un ralentissement de l’économie mondiale après la dévaluation surprise du yuan chinois.

L’indice CBOE de la volatilité, surnommé le baromètre de la peur à Wall Street, avait alors atteint un pic de sept ans avant de retomber comme un soufflé. Il a clôturé jeudi à 18,21, en repli de 5,2% sur l’année.

« Si on regarde le niveau du S&P au 31 décembre 2014 et qu’on le compare à celui du 31 décembre 2015, on a l’impression qu’il ne s’est rien passé cette année. Et pourtant, on a eu ces fluctuations incroyables », note Donald Selkin, stratège chez National Securities à New York. « La leçon, c’est qu’il faut surveiller les extrêmes. Les jours où tout va mal, il faut se boucher le nez et acheter, ne pas avoir peur. »

En tenant compte des dividendes, le S&P affiche toutefois un rendement faiblement positif sur 2015, de 1,4%.

MAUVAISE ANNÉE POUR L’ÉNERGIE… ET APPLE

Reflétant la baisse d’un tiers des cours du brut, l’indice S&P de l’énergie a perdu 23,5% en 2015, suivi d’un recul de près de 10% du compartiment des matériaux.

Huit des dix plus fortes baisses du S&P en 2015 ont été des valeurs de l’énergie, le bonnet d’âne revenant à Chesapeake Energy avec une chute de 77% de son cours de Bourse.

A l’inverse, le secteur des valeurs de consommation discrétionnaire a réalisé la meilleure performance avec un gain de 8,4%, emmené par Netflix et Amazon qui ont engrangé respectivement 134% et 118%.

C’est aussi ce compartiment qui s’est le mieux comporté au sein du Dow, où Nike domine le palmarès avec une hausse de 30%.

Jeudi, les valeurs de l’énergie ont fait de la résistance et leur indice, en hausse de 0,34%, a été le seul des dix principaux indicateurs sectoriels S&P à finir la séance dans le vert – tout en bouclant le mois de décembre sur un recul de 10%.

Apple, en repli de 1,92% à 105,26 dollars, a apporté la plus forte contribution à la baisse des trois principaux indices au terme d’une année qui aura vu la première capitalisation boursière mondiale perdre 4,6%, sa première baisse depuis 2008.

DES RISQUES QUI PERDURENT EN 2016

« Une dernière séance sans inspiration qui conclut une année difficile », résume John Augustine, en charge des investissements chez Huntington Wealth & Investment Management. « On finit 2015 sur une note très pessimiste, avec des attentes très faibles pour 2016. »

Les risques entrevus en 2015 seront encore présents en 2016, confirme David Joy, analyste marchés chez Ameriprise Financial in Boston, en citant pêle-même les valorisations élevées, la faible croissance des résultats et le rythme décevant de la reprise. « Sans oublier, bien sûr, la variable des taux d’intérêt de la Fed », ajoute-t-il.

Sur la semaine, le S&P-500 a cédé 0,8%, le Dow 0,7% et le Nasdaq 0,8%, pour des reculs respectifs de 1,8%, 1,7% et 2% sur le mois de décembre. Le bilan du quatrième trimestre est toutefois positif pour les trois grands indices avec des gains de 6,4% pour le S&P, de 7% pour le Dow et de 8,4% pour le Nasdaq, malgré la poursuite de la baisse des cours du brut.

Les volumes sont également restés limités sur le marché des changes jeudi où le dollar a repris des couleurs face à l’euro, gagnant autour de 0,5% à 1,0866. Soutenu par le début de normalisation de la politique monétaire américaine, le billet vert s’est apprécié de 9% face à un panier de grandes devises en 2015 et il a pris en particulier 10% contre l’euro, en hausse pour la deuxième année consécutive.

L’appréciation de la devise américaine explique en grande partie la sous-performance de Wall Street par rapport à l’Europe, où l’indice FTSEurofirst 300 a pris 5% en 2015. Au Japon, le Nikkei a quant à lui terminé l’année sur un gain de 9%.

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt du Trésor américain à 10 ans a fini l’année à 2,269%, en hausse de 27 points de base. Celui de la note à deux ans s’est établi à 1,051% après avoir atteint mardi un pic depuis avril 2010 à 1,103%.

Le rendement du 30 ans a fini 2015 à 3,015%, en hausse de huit points de base sur l’année.

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