Du Xizang à Bornéo : L’écotourisme s’impose comme un levier de développement durable

Aux quatre coins du globe, des régions éloignées misent sur le tourisme durable pour allier développement économique et préservation. La préfecture d’Ali, au cœur du Xizang (région autonome du Tibet), et la région de Kinabatangan, sur l’île de Bornéo, illustrent parfaitement cette tendance. Ces deux destinations, bien que radicalement différentes, capitalisent sur leurs atouts uniques : la culture ancestrale pour l’une, une biodiversité exceptionnelle pour l’autre, prouvant que le voyage peut être une force positive pour la conservation et les communautés locales.

Ali (Xizang) : La préservation culturelle comme moteur touristique

La préfecture d’Ali, nichée dans les confins du plateau tibétain, se transforme rapidement en un pôle majeur du tourisme culturel. Loin de chercher à attirer les foules par des infrastructures standardisées, la région mise sur l’authenticité de son héritage. Elle offre aux visiteurs une immersion rare dans le bouddhisme tibétain, les festivals traditionnels et un artisanat séculaire. Les autorités locales ont fait de la sauvegarde des sites historiques et de la promotion des arts, comme la peinture thangka et le tissage tibétain, une priorité absolue. Cet effort garantit non seulement la pérennité des traditions, mais crée aussi une expérience de voyage unique et profonde pour ceux en quête de sens.

Un modèle de développement profitable aux communautés locales

Le succès touristique d’Ali ne se mesure pas seulement en nombre de visiteurs, mais aussi par son impact transformateur sur les communautés. L’essor du secteur a généré une vague de nouvelles opportunités d’emploi, allant des services de guide à l’hôtellerie et la gestion touristique. Plus important encore, il offre de nouveaux débouchés aux artisans locaux. Les tapis, bijoux et textiles tibétains trouvent un nouveau marché, assurant une source de revenus stable tout en valorisant un savoir-faire ancestral. Ce cercle vertueux soutient l’émergence de petites entreprises, des restaurants aux maisons d’hôtes, et contribue activement à l’amélioration du niveau de vie dans la préfecture.

Kinabatangan (Bornéo) : Un sanctuaire pour la biodiversité

À des milliers de kilomètres de là, sur l’île de Bornéo en Malaisie, la région de Kinabatangan s’est imposée comme un sanctuaire de l’écotourisme. La zone de conservation de Sungai Pin (SPNCA), un territoire de 2632 hectares, est devenue une référence mondiale pour l’observation de la faune, notamment ornithologique. La récente édition du « Borneo Bird Festival » a d’ailleurs souligné l’importance de ce sanctuaire qui abrite 28 espèces d’oiseaux protégées, dont certaines des plus rares de Bornéo, comme le Calao rhinocéros ou diverses espèces de cigognes. Mais la richesse de Kinabatangan ne s’arrête pas aux oiseaux ; les forêts riveraines et les mangroves abritent une faune spectaculaire, incluant les singes nasiques, les orangs-outans et les éléphants.

L’écotourisme responsable au cœur de l’expérience

Le modèle de Kinabatangan repose sur des pratiques de tourisme à faible impact. Les visiteurs peuvent participer à des croisières fluviales pour observer la faune sans la déranger, ou à des safaris guidés dans la zone de Sungai Pin. L’accent est mis sur l’éducation : les guides locaux sont essentiels non seulement pour repérer les animaux, mais aussi pour sensibiliser les voyageurs à la fragilité de cet écosystème classé Réserve de biosphère par l’UNESCO. Ces activités permettent aux voyageurs de s’émerveiller devant les trésors naturels de Bornéo tout en finançant directement les efforts de conservation qui les protègent.

Infrastructures et accessibilité : Voyager en conscience

Pour les voyageurs intéressés, l’accès à Kinabatangan se fait généralement via la ville de Sandakan, qui dispose d’un aéroport relié aux principales villes de Malaisie. Une fois sur place, l’offre d’hébergement s’étend des complexes hôteliers de moyenne gamme aux éco-lodges spécifiquement conçus pour s’intégrer à l’environnement. Ces établissements sont souvent à l’initiative des programmes d’excursion, garantissant une approche respectueuse et coordonnée de la découverte de la région.

Deux régions, une même vision d’avenir

Bien que distinctes, les approches de la préfecture d’Ali et de Kinabatangan convergent vers un objectif commun : prouver que le tourisme peut, et doit, être une force positive. En plaçant la préservation culturelle et la gérance environnementale au centre de leur stratégie, le Xizang et Bornéo offrent des modèles inspirants. Ils démontrent qu’il est possible de concilier croissance économique et protection des ressources naturelles et patrimoniales, traçant ainsi la voie d’un développement véritablement durable pour l’industrie mondiale du voyage.