L’offensive crypto de Sony et les nouveautés PlayStation : entre ambition financière et réalité ludique
Le géant nippon Sony Group ne cache plus ses ambitions de redéfinir les transactions au sein de son empire numérique. Selon des informations rapportées par le quotidien économique Nikkei, la firme prévoit d’émettre, dès l’année prochaine, son propre « stablecoin » indexé sur le dollar américain. Cette nouvelle devise numérique a une vocation précise : servir de moyen de paiement pour l’achat de jeux vidéo et de contenus d’animation, réduisant ainsi drastiquement les frais de transaction généralement prélevés par les émetteurs de cartes de crédit. Pour concrétiser ce projet, Sony Bank s’est associée à l’entreprise Bastion, qui fournira l’infrastructure technique nécessaire. Il semble toutefois que cette initiative soit, pour l’heure, réservée au marché américain, une décision facilitée par l’adoption récente du « GENIUS Act ». Cette législation a en effet balisé le terrain réglementaire pour l’émission de monnaies stables outre-Atlantique, offrant une clarté juridique attendue par les investisseurs.
Le défi de la régulation bancaire
La mise en place de cette architecture financière ne se fait pas sans heurts. En octobre dernier, la division bancaire du groupe, Sony Bank, a déposé une demande pour obtenir une charte bancaire nationale aux États-Unis. L’objectif est de permettre à sa filiale, Connectia Trust, de mener des activités spécifiques liées aux cryptomonnaies. Cependant, cette démarche a suscité une levée de boucliers de la part de l’Independent Community Bankers of America (ICBA). L’association professionnelle a exhorté les régulateurs à bloquer la demande de Sony, accusant le groupe technologique d’exploiter des failles réglementaires pour se soustraire à la surveillance bancaire traditionnelle. Si le rapport du Nikkei ne mentionne pas explicitement la marque PlayStation, il est évident que l’ensemble des activités ludiques de Sony, y compris le service de streaming Crunchyroll, transitera par ce nouveau canal financier.
Un passé marqué par les expérimentations blockchain
Ce n’est pas la première incursion de Sony dans l’univers parfois volatile de la blockchain. Déjà en 2021, l’entreprise avait déposé un brevet américain pour créer une infrastructure numérique standardisée permettant aux joueurs de posséder et de transférer des NFT, qu’il s’agisse de skins, d’avatars ou même de « compétences de jeu vidéo ». Pourtant, aucune de ces fonctionnalités n’a encore été intégrée à l’écosystème PlayStation. Plus récemment, en janvier 2025, Sony a lancé Soneium, un réseau de couche 2 sur Ethereum, en partenariat avec Startale Group. Si les fans espéraient y voir déferler les grandes franchises PlayStation, la réalité est plus modeste : le réseau héberge principalement des collections de musique NFT et une bibliothèque de jeux mineurs, loin des blockbusters attendus.
Une offre ludique immédiate pour les abonnés
En attendant que cette révolution crypto se matérialise pleinement, les joueurs peuvent se consoler avec du concret. Pour ceux qui auraient été déçus par les récentes sélections, le mois de décembre s’annonce prometteur pour les abonnés PlayStation Plus Essential. Cinq titres sont d’ores et déjà disponibles au téléchargement. La sélection fait la part belle à l’horreur avec The Outlast Trials et Killing Floor 3, mais propose aussi des expériences plus colorées comme Neon White et surtout LEGO Horizon Adventures. Ce dernier, mis en avant par PlayStation, revisite l’univers post-apocalyptique d’Aloy avec l’humour caractéristique des jeux LEGO et propose plusieurs personnages jouables. Pour les amateurs de science-fiction dystopique, Synduality Echo of Ada complète le tableau. Il faut noter que ces jeux sont à récupérer avant la fin du mois. De plus, les abonnés auront droit à une sortie « day-one » avec l’arrivée de Skate Story le 8 décembre, confirmant que si la stratégie financière de Sony regarde vers l’avenir, son catalogue de jeux reste ancré dans le présent.









